Organes Greffe hépatique

En 2023, l’activité cumulée de greffe hépatique depuis sa mise en œuvre est de 35 158 dont 606 greffes réalisées à partir de donneurs vivants depuis 1998. Le nombre estimé de malades porteurs d’un greffon fonctionnel au 31 décembre 2023 est de 16 129 (dont 991 dans des équipes médicales n’ayant plus d’autorisation de greffe).

En 2023, le contexte global de la greffe hépatique est celui :

  • D’une hausse modérée de l’inscription sur liste d’attente (+2,8% en 1 an) après une baisse de 5,7% en 6 ans, soit une incidence d’inscription en 2023 de 26,5 pmh (contre 25,5 nouveaux inscrits pmh en 2022 et 28,3 pmh en 2017).
  • D’une hausse modeste de 5,7% des inscrits pour Carcinome Hépato-Cellulaire (CHC), survenant dans un contexte de baisse continue de 23,9% entre 2018 et 2022, tout en restant la première indication de greffe juste devant la cirrhose alcoolique. La baisse globale du nombre de nouveaux inscrits pour CHC observée depuis 2018, après une progression de 62% entre 2007 et 2018, peut s’expliquer par le développement de thérapeutiques alternatives à la greffe chez une population plus âgée et plus co-morbide.
  • D’un âge moyen des nouveaux candidats de 51,1 ans et qui ne progresse plus depuis 2018 en lien avec la baisse des inscrits pour CHC, en moyenne plus âgés.
  • Du recours fréquent depuis 2016 à la mise en contre-indication temporaire (CIT) avec :
    • 64% des malades en attente en contre-indication provisoire au 01/01/2024,
    • 67,5 % de ces CIT sont de longue durée (> 1 an),
    • 7,6% de receveurs sortis de liste pour décès ou aggravation après 3 ans d’attente en CIT depuis l’inscription.
  • De la baisse de 18,8% en 1 an du nombre de malades candidats en liste active au début de l’année 2024 et de 43% en 3 ans après une hausse en moyenne de 6-7% par an entre 2015 et 2020, et dont le nombre (478 malades) est revenu au niveau observé avant 2009. Ainsi, le nombre de receveurs en attente en liste active au 1er janvier est de 0,4 pour un greffon hépatique utilisable contre 0,6 en 2022 et 0,7 en 2020 et 2021 (Tableau F2).
  • D’un moindre recours à la priorité Super Urgence (SU) avec 171 malades concernés, baisse qui ne concerne que les receveurs de moins de 18 ans dont les demandes de SU avaient progressé de 24% entre 2021 et 2022. La part des demandes pédiatriques parmi les demandes de SU est revenue à 25,1% en 2023 (contre 30,6% en 2022).
  • D’un recours en hausse pour les Composantes Experts avec 474 malades ayant une demande acceptée en 2023, destinée principalement aux malades présentant une ascite réfractaire sur cirrhose isolée ou en contexte d’angiocholite récidivante.
  • D’une hausse importante de 13,6% en 1 an et 30,7% en 2 ans des nouveaux inscrits pour la composante cirrhose de la classe de MELD [35-40], soit les malades les plus graves, en contexte de quasi disparition de l’indication cirrhose virale C et sans hausse des inscriptions de l’indication NASH, isolée ou associée à d’autres hépatopathies.
  • Du maintien du taux de prélèvement hépatique : un peu plus de 75% de sujets en état de mort encéphalique prélevés d’au moins d’un organe, sont prélevés d’un foie.
  • Du déploiement de la perfusion hépatique oxygénée sur machine avec 169 perfusions en hypothermie et 8 en normothermie déclarées en 2023.
  • D’une nouvelle hausse de l’activité de greffe à partir de donneurs décédés concernant aussi bien les greffons issus de donneurs décédés de la catégorie III de Maastricht (+13,7% en 1 an) que des donneurs en état de mort encéphalique (+2,9%). Cette hausse s’observe principalement grâce à la mise à jour des recommandations du HCSP permettant le prélèvement d’organes sur donneurs décédés positifs pour le test PCR SARS-Cov-2, mais reste en partie freinée par le recul de l’activité de partage hépatique observé depuis 2022 et stagnant à 41 greffons en 2023, alors que cette dernière avait progressé de 67,1% entre 2020 et 2021. Ce gain de 54 greffes issus de donneurs décédés a permis une hausse du nombre de greffes hépatiques et une baisse de 22,8% en 1 an du nombre de décès et de retraits de liste pour aggravation et de leur incidence pour 1000 patients*année.
  • D’une hausse de 3,7% du nombre de greffes hépatiques, hausse qui est plus marquée pour les malades présentant un MELD élevé ≥ 30 (+ 22,6% en 2 ans). Cette hausse de l’activité de greffe hépatique est inférieure à celles observées chez certains de nos voisins européens sur la même période (+ 14,7% en Italie, + 9% en Espagne, + 16,7% au Royaume Uni), alors que l’activité de greffe reste basse en 2023 sur la zone Eurotransplant (12,5 greffes pmh), à l’exception de la Belgique (29 greffes pmh) et de la Croatie (28 greffes pmh).
  • D’excellents résultats des greffes hépatiques, y compris des greffes issues de donneurs DDAC M3, avec une amélioration dans le temps, mais avec la mise en évidence d’un taux d’échec de greffe à 1 an significativement plus élevé pour l’équipe de Grenoble, comparé au taux national après ajustement sur les facteurs de risque d’échec de greffe hépatique.

Liste d’attente et devenir des candidats 

Liste d’attente 

Avec 1332 malades en attente au 01/01/2024, le nombre de patients prévalents en attente un jour donné (au 1er janvier de chaque année) est comparable au 01/01/2023 (1338) mais en baisse de 9,9% en 2 ans et de 18,8% en 3 ans.

En 2023, le nombre de nouveaux inscrits a progressé de 2,8% en 1 an, après 4 années de baisse consécutive entre 2017 et 2021, avec 1791 incidents contre 1900 en 2017 (-5,7% en 6 ans), soit 26,5 nouveaux inscrits par million d’habitants.

Parmi ces receveurs en attente, la part des malades en contre-indication (CIT) au 01/01 de l’année a progressé de 22 à 49-52% entre 2009 et les années 2018-2022, pour atteindre 56% au 01/01/2023 et 64% au 01/01/2024. Si les patients inscrits pour CHC sont pour 56,8% en CIT au 1er Janvier 2023 (contre 71,9% et 60% pour les inscrits pour retransplantation et tumeur non CHC), ils représentent 47,6% de l’ensemble des inscrits en CIT au 01/01/2023. Le nombre de malades en liste active au 1er janvier 2024 a diminué de 18,8% en 1 an et de 43,1% comparé au 01/01/2021. Ce nombre avait déjà baissé une première fois de 25,4% entre 2014 et 2016, en lien avec les progrès des traitements antiviraux de l’infection virale C pour les patients virémiques. Au total, 478 malades étaient en liste active au 01/01/2024. 

Parmi les malades en CIT au 01/01/2023, 67,5% le sont depuis plus d’un an (soit 67,1% des inscrits pour CHC et 67,4% des inscrits pour retransplantation ou pour cirrhose). A cette date, les principaux motifs de mise en contre-indication sont « Bilan pré-greffe en cours » et « Autre » pour 36,2% et 28,1%, suivis des motifs « Amélioration » (9,1%) et « Désir personnel du patient » (6,3%). Le motif « Tumeur inactive » ne concerne que les inscrits de la composante CHC (12,4% des motifs de CIT pour cette composante en 2023)

Les caractéristiques des nouveaux inscrits en 2023 sont :

  • Un âge moyen qui se stabilise à 51,1 ans (versus 52,6 ans en 2020 et 53,2 en 2018) due :
    • A la hausse de 14% du nombre de nouveaux inscrits âgés de 18 à 29 ans en 1 an (+20,5% en 4 ans) et de 4% de ceux âgés de 30 à 55 ans, les adultes de moins de 56 ans représentant 45,3% des inscrits de 18 ans et plus.
    • Sans augmentation du nombre de nouveaux inscrits de plus de 65 ans (après une baisse de 10% entre 2021 et 2022) représentant 12,7% des inscrits en 2023 (contre 15,2% en 2021).
    • En contexte de baisse de 3,3% des inscrits de moins de 18 ans, avec 118 nouveaux inscrits.
  • Un rebond de 5,7% de l’indication de greffe CHC, après une progression de 68% (+ 251 inscrits) observée entre 2008 et 2018 puis 4 années de baisse consécutives (- 23,9% entre 2018 et 2022). Le CHC reste la principale indication de greffe depuis 2014 et représente 27,8% des nouveaux inscrits en 2023. L’indication CHC est suivie par la ‘cirrhose alcoolique’ pour 26,1% des inscrits, en hausse de 13,6% en 1 an après 2 années de baisse consécutives (6,9 pmh en 2023 contre 6,6 et 6 pmh en 2021 et 2022), l’indication ‘hépatite fulminante’ pour 5,1% des inscrits (en hausse de 33,8% comparé à 2021 pour atteindre plus de 90 inscrits en 2022 et 2023), et par la ‘retransplantation élective’ pour 5,2% des inscrits. Deux maladies ont été ajoutées au thésaurus en 2018 : la stéato-hépatite non alcoolique (NASH) et l’hépatite alcoolique aiguë, dont le nombre d’inscrits n’a pas augmenté en 2023, soit 2,8% et 2,9% des nouveaux inscrits. L’indication cirrhose virale C s’est effondrée de 182 inscriptions en 2013 à 11 malades en 2023. Les indications classées dans « Autre pathologie » représentent 6,1% des indications, en majorité des inscriptions pour polykystose hépato-rénale (51 inscrits en 2023). La hausse significative des inscriptions pour cholangite sclérosante observée en 2022 (+69% par rapport à 2021) est moins marquée en 2023 (+35.6% par rapport à 2021) avec toutefois une vingtaine d’inscrits supplémentaires comparées à la moyenne pour cette indication entre 2018 et 2021. L’indication « autre tumeur maligne » concerne pour moitié les métastases hépatiques du cancer colorectal.
  • Une répartition des composantes de greffe des inscrits adultes qui évolue dans le temps avec (Tab F5) :
    • La composante CHC en recul : 31,4% des inscrits adultes en 2023 (versus 38,3% en 2018). Pour 91,5% de ces patients, le MELD est inférieur à 20.
    • La composante cirrhose, dont le nombre d’inscrits a progressé respectivement de 7,5% en 1 an et de 13,7% en 2 ans, représentant 54,6% des inscrits adultes.
    • La composante « Autre », 5,7% des inscrits, dont le nombre a presque doublé depuis 2016 avec 96 nouveaux inscrits en 2023 contre moins de 52 avant 2016. Ce groupe d’indications est principalement constitué des inscriptions pour polykystose hépatorénale (+70% comparé à la moyenne observée entre 2014 et 2017) ou maladie métabolique du foie.
    • La composante retransplantation en baisse régulière depuis 2017 (107 inscrits en 2023 contre 125 en 2020 et 146 en 2017), représentant 6,4% des inscrits en 2023 (contre 8,1% en 2017).
    • La composante « tumeurs autres » qui représente 1,9% des inscrits, comprenant l’inscription depuis 2018 de malades avec métastases hépatiques de cancer colorectal.
  • Une répartition des classes de MELD parmi les malades inscrits dans la composante cirrhose marquée par :
    • Une hausse importante de 13,6% en 1 an et 30,7% en 2 ans de la classe de MELD [35-40], soit les malades les plus graves. C’est devenu depuis 2020, la classe prédominante avec 23,8% des adultes inscrits pour cirrhoses isolée contre 17,5% en 2017. De 130-133 nouveaux inscrits en 2010-2011, leur nombre a progressé à 153-155 entre 2016 et 2018 pour atteindre le nombre record de 217 en 2023, dans un contexte de quasi-disparition de la cirrhose virale C durant cette même période.
    • Une hausse de 44,8% en 1 an des inscrits MELD [20-25], après une baisse progressive entre 2016 et 2022 et un nombre record de 168 inscrits en 2023, prenant la 2ième
    • Un part d’inscrits adultes pour cirrhose MELD [30-35] et MELD [15-20] qui oscille respectivement entre 10,4 et 12,3% et entre 17,5 et 20,0% depuis 2018.
    • La part cumulée des inscrits MELD ≥ 30 représente plus de 36% inscrits adultes pour cirrhose en 2023.
    • Une baisse progressive dans le temps des inscrits MELD < 15, représentant 15,2% des inscrits adultes pour cirrhose en 2023 contre 20,6% en 2018. C’est au sein de cette classe de MELD que sont inscrits la grande majorité des malades cirrhotiques pour qui seront demandées des composantes experts.
  • Une majorité de primo-inscrits avec 7 à 8 % d’inscription pour retransplantation depuis 6 ans.
  • Une majorité d’hommes (68% en 2022 et 2023), toutefois en baisse (≥ 70% les années précédentes) possiblement du fait de la hausse des inscriptions observée depuis 2 ans pour certaines indications comme la cholangite sclérosante.
  • Une majorité de receveurs de groupe sanguin A (41,7%) et O (40,4%).

Cinétique d’accès à la greffe

Lorsque la cinétique d’accès à la greffe est estimée sur l’ensemble de la cohorte des malades inscrits pour la première fois en 2020 (N=1621), à l’exclusion des retransplantations et greffes à partir de donneurs vivants, 36 mois après l’inscription, 62,8% des malades étaient greffés, 10,6% étaient décédés après avoir été en attente sur liste active, 7,6% et 6,5% étaient sortis de liste active respectivement pour et hors aggravation de la maladie initiale, et enfin 0,9% restaient en attente sur liste active. Une part minime de patients reste en attente en liste inactive du fait d’une mise en contre-indication dès l’inscription (1,1%) et 7,6% des malades sont sortis de liste pour aggravation ou décès sans avoir été éligibles à la greffe durant la phase d’attente (en liste inactive depuis l’inscription) (Tableau F7).

Le taux d’incidence cumulée de greffe à partir de la date d’inscription en liste active hors temps cumulé en CIT varie significativement en fonction :

  • De la période en liste active avec des taux d’incidence qui ont baissé successivement depuis les périodes [2003-2006] - [2007-2009] qui se maintenaient autour de 73-77% à 1 an, avant de diminuer significativement à 65 et 68% à 1 an pour les périodes [2010-2012] - [2013-2015]. Ce taux d’incidence était revenu à 70% à 1 an et 79% à 2 ans pour la période pré-covid [2016-2018] avant de chuter à 66% à 1 an et 76% à 2 ans pour la période [2019-2022], en lien avec la crise sanitaire et la baisse de 21% du prélèvement d’organes en 2020 (p<0,001, Figure F1).
  • De la composante de score avec une incidence cumulée de greffe pour la période [2019-2022] plus basse pour les inscrits pour CHC (56% à 1 an et 71% à 2 ans), qui reste en dessous du taux des inscrits des composantes ‘Cirrhose’ et ‘Retransplantation’ après 2 ans d’attente en liste active (78%) (p<0,001, Figure F2).
  • De la valeur du MELD pour les malades relevant de la composante Cirrhose pour la période [2019-2022], en toute logique puisque c’est cette valeur qui est prise en compte pour le calcul du Score Foie. Les malades MELD [35-40] ont une incidence cumulée de greffe à 80%, atteint dès le 3ème Le taux élevé observé pour les malades MELD <15 (78% à 24 mois en liste active) s’explique par le recours plus fréquent à une Composante experts, le MELD ne reflétant pas toujours la gravité et l’urgence à être greffé (p<0,001, Figure F3).
  • De l’octroi d’une priorité nationale Super Urgence (SU) ou d’une Composante expert avec un taux d’incidence à 82% dès 3 mois en liste active pour les malades relevant d’une SU pour atteindre 89% à 2 ans (différence due aux greffes plus tardives des enfants dont la SU n’est pas limitée dans le temps), et un taux d’incidence à 2 ans en liste active de 86% pour les malades avec composante experts, taux significativement plus favorable que celui des patients ne bénéficiant d’aucune priorité (74%) pour la période [2019-2022] (p<0,001, Figure F4).
  • De l’âge à l’inscription avec deux priorités nationales pédiatriques s’appliquant sur les donneurs en état de mort encéphalique de moins de 18 ans et de 18 à 30 ans, permettant un très bon accès à la greffe des enfants inscrits en liste active entre 2018 et 2022, avec une incidence cumulée de greffe de 68% à 1 an et 92% à 3 ans (Tableau F8a) (différence significative par rapport aux adultes à partir de 24 mois) .
  • Du groupe sanguin avec un accès à la greffe plus difficile pour les receveurs de groupe O et B (72-73% à 2 ans) comparé aux receveurs de groupe A et AB (79% et 84% à 2 ans en liste active), pour la période 2018-2022 (p< 0,001, Tableau F8a), en lien pour les receveurs O avec les dérogations de groupe sanguin accordés aux malades de groupe A, AB et B pour des greffons O. En effet, 40,4% des nouveaux inscrits sont de groupe O, seule catégorie de patients dont le pourcentage augmente significativement parmi les prévalents en début d’année (51,4%) alors que la part des greffons de groupe O est la plus élevée à 44,5% (Tableau F3).
  • De l’équipe de greffe avec un taux à 2 ans en liste active variant de 64-66% pour les équipes de Grenoble, Tours et Montpellier à 84% pour les équipes de Rennes et de Bordeaux parmi les équipes de greffe hépatique adulte et pour les inscrits sur liste active entre 2018-2022. Ce taux est influencé entre autres par les politiques d’inscription (répartition des composantes de score et recours aux Composante experts, centre de référence pour les SU …), de gestion des contrindications provisoires et d’acceptation des greffons à critères élargis.

Sortie de liste pour décès ou aggravation

Le taux d’incidence cumulée de sortie de liste pour décès ou aggravation à partir de la date d’inscription en liste active hors temps cumulé en CIT varie significativement en fonction :

  • De la période avec une hausse progressive entre les périodes [2003-2006] et [2013-2015] puis une baisse de l’incidence cumulée de décès ou aggravation pour la période [2016-2018] avec une incidence cumulée de 14% à 1 an et 16% à 2 ans. En raison de la crise sanitaire et du recul de l’activité de prélèvement et de greffe observé en 2020, l’incidence cumulée de décès ou aggravation pour la période [2019-2022] est revenue aux valeurs observées avant 2016 avec une incidence de 18% à 1 an, de 20% à 2 et à 3 ans (p<0,001, Figure F1).
  • De la composante du score avec une incidence cumulée pour la période 2019-2022 élevée pour les malades inscrits pour CHC (23% en 2 ans), qui s’explique en partie par des receveurs en moyenne plus âgés avec plus de co-morbidités cardio-vasculaires (62 ans versus 53 ans pour la composante Cirrhose) et un accès à la greffe conditionnée par la durée d’attente indépendamment de la progression de la maladie pour la majorité d’entre eux (p : 0,002, Figure F2).
  • De la valeur du MELD pour les malades relevant de la composante Cirrhose avec un taux de décès ou sortie de liste pour aggravation paradoxalement élevé pour les receveurs ayant un MELD intermédiaire [20-25[ et [25-30[ dont l’incidence cumulée est respectivement de 20% et 18% à 24 mois pour la période 2019-2022, soit comparable à celle observée pour les MELD ≥30 avec une cinétique toutefois différente pour ces derniers puisque l’incidence cumulée maximale de 19% est atteinte dès le 3ième mois. (p : 0.08, Figure F3).
  • De l’octroi d’une priorité nationale Super Urgence (SU) ou d’une Composante expert pour la période 2019-2022, avec un taux observé très bas de 11% dès 12 mois en liste active pour les malades bénéficiant de la composante expert ou de la composante SU (10% atteint dès le troisième mois), comparé aux patients sans priorité (18 et 21% à 1 et 2 ans) (p<0,001, Figure F4).
  • Du groupe sanguin avec un risque de décès ou de sortie de liste pour aggravation en attente sur liste active plus élevé pour les receveurs de groupe O et B (21% et 22% à 2 ans) comparé aux receveurs de groupe A et AB (17% et 13% à 2 ans en liste active), pour la période 2018-2022 (p : 0,001, Tableau F8b), en lien entre autres avec les dérogations de groupe sanguin accordés aux malades de groupe A, AB et B pour des greffons O.
  • De l’âge à l’inscription, avec deux priorités pédiatriques efficaces permettant de ne pas dépasser 6% à 2 et 3 ans pour l’incidence cumulée de sortie de liste pour décès ou aggravation (contre 20% à 3 ans pour les adultes) (p<0,001, Tableau F8b).
  • De l’équipe de greffe.

Le taux d’incidence de décès rapporté pour 1000 patients/année permet de prendre en compte les variations du nombre de candidats pendant la période étudiée en intégrant la forte proportion des malades non éligibles car en contrindication (> 50%). Ce taux baissait régulièrement depuis 2007, date de la mise en place du Score National Foie et sans discontinuer depuis 2012, date de la suppression de la priorité locale, pour atteindre son taux le plus bas en 2018, grâce à l’accès pour les patients en attente et greffés au traitement de l’infection virale C. Avec l’épidémie de Covid 19, le nombre de décès en liste a fortement progressé (+ 27,9%) entre 2019 et 2020 (Tableau F10) avec une tendance comparable pour l’incidence combinée décès et sortie de liste pour aggravation. Le nombre de décès et de retraits de liste pour aggravation parmi les inscrits et les nouveaux inscrits a baissé, avec un pourcentage de décès parmi les inscrits et les nouveaux inscrits de 6,2% et 6,6% respectivement en 2023 (contre respectivement 7,9% et 9,3% en 2021). Le nombre total de décès ou aggravation a diminué de 22,8% en 1 an et de 33,1% comparé au pic observé en 2020.  On observe ainsi une baisse du taux de sortie de liste pour décès ou aggravation de 285,9 en 2022 à 243 pour 1000 patients*année. En 2023, 61% des décès surviennent chez les nouveaux inscrits, alors que la sortie de liste pour aggravation ne concerne que 32,5% des nouveaux inscrits. L’aggravation de la maladie initiale demeure la modalité de sortie de liste la plus fréquente pour les malades avec CHC, alors que le décès en attente de transplantation est plus souvent en cause pour les malades avec cirrhose.

Prélèvement en vue de greffe hépatique

En 2023, parmi les 1 512 donneurs décédés de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe en France :

  • 1 142 (75,5%) ont été prélevés d’un foie, dont 32 donneurs de moins de 18 ans (2,8% des donneurs prélevés d’un foie).
  • 1 119 (74%) ont été prélevés d’un foie qui a ensuite été greffé.

La part des donneurs prélevés d'un foie greffé, parmi les donneurs prélevés d'au moins un organe avait baissé régulièrement entre 2014 et 2019 pour atteindre 71%. Ce taux dépasse 74% depuis 2 ans, le taux de 74,9% observé en 2020 étant en partie expliqué par la suspension provisoire de la greffe rénale lors de la première vague épidémique (Tableau F12).

Au total, 1 182 greffons hépatiques ont été prélevés sur 1 143 donneurs en état de mort encéphalique en 2023 dont 1 à l’étranger, 41 ont fait l’objet d’un partage hépatique et au total 1155 (97,7%) ont été greffés dont 15 à l’étranger.

Devenir des greffons prélevés non greffés en France :

  • 23 greffons hépatiques entiers, 3 hémi-greffons droits et 1 hémi-greffon gauche n’ont pas été greffés ;
  • 14 greffons hépatiques entiers et 1 hémi-greffon gauche ont été greffés à l’étranger dans le cadre de la priorité SU partagée avec les Suisses ou après refus du greffon par toutes les équipes.

L’activité de partage hépatique suivie de greffe a concerné 41 donneurs en 2023 (contre 59 en 2021), dont 6 donneurs pédiatriques (18,8% des donneurs de moins de 18 ans). Le partage hépatique concerne entre 10 et 20% des donneurs de moins de 18 ans et 3-4% des donneurs adultes et au total que 7% des donneurs EME depuis 2 ans. Pour mémoire, l’année 2021 s’était distinguée par une hausse de 67% en 1 an avec la réalisation de 117 greffes, activité de partage hépatique la plus haute jamais enregistrée.

L’âge moyen des donneurs d’un foie greffé a augmenté de 50 ans à 57,2 ans entre 2007 et 2017, avait atteint 58,5 ans en 2021 pour frôler l’âge de 60 ans (58,9 ans) en 2023. Cette hausse est due à la baisse du recensement et la hausse du taux d’opposition parmi les donneurs en état de mort encéphalique âgés de 18 à 49 ans (-12%) et à la hausse de 20,2% des donneurs EME de 75 ans et plus.  La part des donneurs âgés de 65 ans et plus atteint désormais 44,7% contre 40 et 43% depuis 2017, et presque la moitié des 65 ans et plus (46,4%) ont 75 ans et plus. En 4 ans, le nombre de donneurs EME prélevés d’un foie greffé âgé de 18-49 ans a diminué de 23,9%, celui des donneurs âgés de 65 à 74 ans a progressé de 7,2% alors que celui des donneurs âgés de 50 à 64 ans et des donneurs de 75 ans et plus sont revenus aux valeurs de 2019.

Si l’on se rapporte à l’ensemble des donneurs décédés prélevés d’un foie qui a été greffé en 2023 :

  • Aucun donneur de la catégorie II de Maastricht (interruption du programme en 2016 pour la greffe hépatique).
  • 183 (13,8%) étaient des donneurs de la catégorie III de Maastricht (programme ouvert en 2015).
  • 1 142 (86,2%) étaient des sujets en état de mort encéphalique.

Les donneurs décédés après arrêt circulatoire de la catégorie III de Maastricht font l’objet d’un protocole national avec entre autres un âge maximal du donneur augmenté de 65 ans à 70 ans en mai 2019, ce qui explique une proportion de donneurs plus jeunes, comparés aux sujets en EME, et le recours systématique à la circulation régionale normothermique après la déclaration de décès. L’activité de greffe hépatique issue de donneurs M3 a continué de progresser en 2023 (+13,7% en 1 an) en lien d’une part avec la progression de 16,2% de l’activité de prélèvement pour ce type de donneurs et d’autre part à la hausse du taux d’efficience du prélèvement hépatique. Ainsi, la part des foies greffés parmi les foies prélevés dépasse 96% depuis 2 ans (contre 91,4% en 2021) et la part des foies greffés parmi les foies attribués est passé de 80,5% en 2019 à 94,3% en 2023. L’augmentation du taux de donneurs prélevés d’un foie greffé parmi les donneurs prélevés est due à la baisse des incidents techniques de pose de CRN et à la mise en place de la perfusion hypothermique oxygénée en cas de greffons à critères élargis, définis en fonction des valeurs des transaminases avant ou pendant la CRN et du taux de stéatose sur la biopsie préimplantatoire. Au total, 9% des greffons hépatiques issus de donneurs de la catégorie III de Maastricht présentaient ces critères et ont bénéficié d’une perfusion ex situ avant greffe en 2023 (contre 12,5% en 2022). 

Depuis six ans, des programmes de perfusion sur machine ont débuté en France, principalement dans le cadre de projets de recherche clinique. Le premier essai randomisé pour la perfusion hypothermique oxygénée a débuté à Rennes (PERPHO) en 2018, relayé par l’essai HOPE puis HOPEXT, multicentrique, ciblant préférentiellement des greffons issus de donneurs à critères élargis (Tableau F30). Au total, 481 greffons ont été perfusés en hypothermie oxygénée ces 6 dernières années, dont 161 en 2023, soit une hausse de 77% en 1 an. Seuls 67 greffons prélevés sur donneurs SME et 16 greffons prélevés sur donneurs DDAC M3 (soit 51,6% des greffons perfusés en hypothermie oxygénée) entrent dans le cadre de la nouvelle composante du Forfait annuel greffe en vigueur en 2023 finançant les moyens humains et les consommables nécessaires au déploiement de la perfusion hépatique oxygénée hypothermique pour les greffons dits à critères élargis. Plusieurs projets de recherche clinique sur la perfusion oxygénée en normothermie ont débuté en France ayant permis 8 greffes en 2023 et portant à 31 le nombre total de perfusion normothermique.

Attribution des greffons et priorités

La Super Urgence (SU) est une priorité nationale, obtenue après avis d’un expert. La proposition est faite en isogroupe ou groupe compatible, et exceptionnellement en groupe incompatible.

Si plusieurs malades sont dans cette catégorie, ils sont présentés avec l’ordre de classement suivant, selon l’ancienneté d’inscription dans cette catégorie prioritaire :

  • Receveurs isogroupe ou de groupe compatible.
  • Receveurs de groupe incompatible.

Cette inscription est valable 48h et peut être prolongée au maximum 2 fois pour la même durée sur demande de l’équipe en charge du malade, sauf pour les enfants qui bénéficient d’une priorité accordée pour une durée illimitée.

Les demandes de super-urgence en 2023 se caractérisent par :

  • Une baisse de 9,3% en 1 an, en lien avec la diminution des demandes pédiatriques, soit 186 demandes et 171 malades dont la demande a été acceptée en 2023 (contre 191 au pic en 2019). Cela représente une demande de SU tous les 2 jours.
  • La baisse de 24,6% du nombre de demandes pédiatriques acceptées, soit 43 demandes de SU acceptées pour un enfant en 2023. La SU pédiatrique concerne 36,4% des enfants inscrits sur liste en 2023 (contre 47% en 2022) et 25,1% des demandes de SU acceptées concernent les enfants.
  • Un nombre stable de demandes de SU pour un receveur adulte (128 receveurs adultes en 2023), dont 75% concerne les indications hépatite fulminante ou insuffisance hépatique aigüe sévère. Ce nombre est comparable à l’activité observée en 2022 mais reste inférieur au pic observé en 2018 (140).
  • Un tiers de demandes (35%) pour cause indéterminée contre 47% en 2019, baisse en lien avec la saisie possible depuis 3 ans de la cause hépatite auto-immune suspectée ou avérée (15 demandes acceptées en 2023), principalement saisie en cas de receveurs pédiatriques.
  • Une hausse des demandes pour des intoxications volontaires au paracétamol dont le nombre a doublé en 2 ans, un nombre stable de demandes pour hépatite virale B (13 en 2023) et de demandes de SU émanant de la Suisse. Le nombre de greffes en SU pour non fonction primaire a discrètement augmenté en 2023, avec 43 demandes en 2023 (contre 39 accordées en 2023 et 45-49 entre 2018 et 2020).
  • Une majorité de malades âgés de moins de 46 ans (66,6%) et 7,6% de receveurs âgés de plus de 65 ans parmi les candidats pour lesquels les demandes ont été acceptées.
  • Un taux de refus des demandes de super-urgence à 4% et 29,4% des demandes suivies de greffe n’ont pas été réalisées en isogroupe en 2023, principalement au détriment des receveurs de groupe sanguin O.
  • Une sur-représentation des receveuses : 55% des demandes acceptées alors qu’elles ne représentent que 31,8% des nouveaux inscrits en 2023.
  • La réalisation de 127 greffes hépatiques, la modalité de greffe SU représentant 11,3% des greffes réalisées à partir d’un donneur en état de mort encéphalique.
  • Un taux d’incidence cumulée de greffe élevé, qui atteint 82% dès 3 mois d’attente et 88% à un an pour la période [2019-2022].
  • Un taux d’incidence cumulée de décès ou de sortie de liste de 10% atteint avant le 3ième mois pour la même période.

Les composantes experts (XPF) concernent des patients dont la gravité clinique est insuffisamment prise en compte par le score, en attribuant 650 ou 800 points supplémentaires à un patient :

  • Soit immédiatement, si l’expert pose un seuil d’attente de 0 mois,
  • Soit progressivement sur 3 mois, 6 mois ou 9 mois, selon la gravité estimée du patient et sa fenêtre de « transplantabilité »,
  • Soit progressivement sur 12 mois dans certains cas pédiatriques (grands enfants, greffe multiple).
  • En conformité avec les recommandations des sociétés savantes ACHBT et AFEF.

Les demandes de Composantes experts en 2023 :

  • Réaugmentent progressivement depuis 3 ans après la baisse observée après le pic de 2020, en lien avec la pandémie Covid-19 et un nombre record de 538 demandes enregistrées en 2020. Au total, 518 demandes ont été enregistrées et 476 acceptées en 2023, soit une fréquence de demandes acceptées de 92%.
  • Au bénéfice de 474 malades soit une hausse modérée de 4,6% en 2 ans mais une hausse globale de 33,5 % entre 2016 et 2023, reflétant un recours plus systématique des équipes à cette priorité et révélant les limites du score National Foie.
  • Sont principalement demandées au titre de « l’ascite réfractaire », en hausse, représentant 28,7% des demandes acceptées, puis viennent « l’angiocholite récidivante » (12,9%), « l’encéphalopathie chronique » (12%), « la polykystose hépatique » (10,3%) puis le « CHC sur Cirrhose sans possibilité de traitement d'attente » (9,1%). En 2023, les composantes experts 800 points ont représenté 50,2% des demandes acceptées contre 61% en 2018.
  • Sont marquées par une diminution des demandes pédiatriques au nombre de 30 en 2023, après la forte hausse de 40 demandes acceptées en 2022 (contre 16 à 24 demandes entre 2017 et 2021).
  • Sont associées pour 4,2% des patients greffés à une dérogation en groupe compatible au détriment des receveurs de groupe O.
  • Pour des receveurs :
    • Aussi âgés que l’ensemble des candidats adultes avec 52% des malades âgés de plus de 55 ans et 18% âgés de plus de 65 ans.
    • Inscrits principalement par ordre de fréquence pour cirrhose alcoolique (21%), retransplantation (11%), cholangite sclérosante (10%), polykystose (10%) et carcinome hépatocellulaire (9%).
    • Plus souvent en attente d’une retransplantation (9,3% versus 6,9% des nouveaux inscrits)
    • Plus souvent des receveuses (39%) versus 32% des nouveaux inscrits et 28% des prévalents.
    • Dont le MELD médian à l’inscription est de 14,5 et au maximum de 34, pourtant hors indication de la composante experts.
  • Parmi les malades qui bénéficiaient d’une composante Experts au cours de l’année 2023, quelle que soit l’année d’obtention, 348 ont été greffés soit 25,9 % des greffes hépatiques réalisées en 2023 (contre 23,1% en 2019) soit le même nombre de greffes qu’en 2022 et une progression de 2,6% en 2 ans et de 11,2% en 4 ans.

Pour la période 2019-2022, les patients bénéficiant d’une composante Experts se distinguent par : 

  • Un taux d’incidence cumulée de greffe élevé, qui atteint 79% à 1 an et 87% à 3 ans à partir de la date d’inscription active sur la liste, et s’avère plus élevé encore pour les composantes à 800 points.
  • Un taux d’incidence cumulée de décès ou de sortie de liste faible, de l’ordre de 11% à 1 an à partir de l’inscription en liste active. Ce taux s’avère un peu plus haut pour les composantes à 650 points.

Au total, 35,4% des greffes hépatiques sont réalisées via les modalités SU et composante experts en 2023 versus 37,7%-38,7% entre 2020 et 2022.

Le tableau F15 présente les demandes de priorités selon l’année de demande de 2017 à 2023. Le tableau F16 décrit les caractéristiques des malades dont les demandes de priorité ont été acceptées en 2023 tandis que le tableau F17 présente le devenir de ces malades selon l’année de la demande de la priorité (date de point 31/12/2023). Les chiffres totaux sont différents de ceux présentés dans le Tableau F18 (tous les malades en attente), qui présente le devenir des malades selon l’année de sortie de liste,. En effet, le devenir en liste d’attente des malades faisant une demande de priorité peut survenir alors que la priorité acceptée n’est plus active et l’année de demande (calendaire) ne correspond pas forcément à l’année de sortie.

Activité de greffe hépatique

En 2023, 1 342 greffes hépatiques ont été réalisées en France (19,8 pmh), soit une hausse de 3,7% (+ 48 greffes) par rapport à l’année précédente. Cette hausse est liée à part égale à la hausse du prélèvement sur donneurs en état de mort encéphalique et à celle de l’activité de prélèvement sur donneurs décédés de la catégorie III de Maastricht (soit 46% des 48 greffes supplémentaires). Cette hausse s’observe malgré l’absence de reprise de l’activité de partage hépatique chez les donneurs EME. Les greffes hépatiques issues des donneurs décédés de la catégorie III de Maastricht représentent 14% de l’ensemble des greffes issues de donneurs décédés et 9% d’entre elles ont fait l’objet d’une perfusion hypothermique oxygénée du fait de la présence de critères élargis (cinétique des transaminases, taux de stéatose).

Ces greffes ont été réalisées par 20 équipes, dont 4 ayant une activité pédiatrique exclusive. Près de la moitié des greffes hépatiques sont réalisées par 6 équipes adultes (entre 102 à 150 greffes chacune) et 2 équipes adultes ont réalisé moins de 21 greffes en 2023.  

Activité de greffe hépatique à partir de donneurs décédés

Au total, 1323 greffes hépatiques ont été réalisées à partir de greffons issus de donneurs décédés :

  • Dont 1140 greffes issues d’un donneur SME
    • 1065 foies entiers dont 1 greffon prélevé à l’étranger
    • 36 hémi greffons droits attribués à 35 receveurs adultes et 1 receveur pédiatrique.
    • 39 hémi greffons gauches attribués à 39 receveurs pédiatriques.
  • Dont 183 greffes de foie entier issu de donneur DDAC MIII.
  • Dont aucune greffe issue de donneur DDAC MI-II, l’activité étant interrompue depuis 2017.

Pour les donneurs en EME, la durée moyenne d’ischémie froide se maintient en dessous de 7 heures depuis 6 ans, après 7 années de baisse de 7,72 à 7,04 heures entre 2012 et 2018. En 2023, seules 7,2% des greffes issues de donneur en EME ont un délai d’ischémie froide ≥ 10 heures contre 9% en 2021 et 9,5% avant 2017.

Les receveurs de greffons prélevés sur des donneurs DDAC MIII font l’objet de critères de sélection avec entre autres un âge maximal de 65 ans, une valeur du MELD < 25 et un score αFP ≤ 2 pour les malades avec CHC. Ces critères de sélection expliquent une proportion élevée de malades inscrits pour CHC (48,6%) comparés aux receveurs de greffons prélevés sur donneurs en EME, et ses corollaires à savoir des receveurs plus âgés (56,8% de receveurs âgés de 56 à 65 ans) et un MELD moyen à la greffe plus bas, mais n’explique pas les différences observées en termes de sexe ratio (moins de femmes). Il faut relever toutefois une modification des caractéristiques cliniques de ces receveurs depuis 3 ans, plus jeunes et inscrits plus souvent pour d’autres pathologies que le CHC, en lien possiblement avec les excellents résultats observés et publiés et un plus grand nombre de receveurs informés et consentants pour ce type de greffon.

Les modalités d’attribution des greffons issus de donneurs décédés se répartissent principalement en :

  • 9,4% via la priorité Super Urgence adulte et pédiatrique ;
  • 2% via la priorité nationale pédiatrique ;
  • 0,5 % priorités greffes multiples (un des organes est un organe thoracique) ;
  • 64,6% via le Score National foie, incluant 25,9% de greffes hépatiques via la Composante experts ;
  • 7% via une attribution équipe « hors Tour », après refus d’au moins 5 équipes consécutives ;
  • 13,8 % via le programme DDAC MIII.

Pour les 1140 greffons hépatiques issus de donneurs décédés EME attribués via le Score national foie, en hors tour ou via une priorité (SU, pédiatrique, greffes multiples), la majorité (54,1%) ont été attribués à des patients inscrits pour cirrhose (Tab F29).

Parmi les 1249 adultes greffés à partir d’un donneur décédé, près de 60% des receveurs greffés via la composante cirrhose avaient une valeur du MELD ≥ 30 à l’allocation avec une progression de 11 % en 1 an et de 22,6% en 2 ans et un retour à des valeurs comparables à celles observées avant l’effondrement du nombre d’inscrits pour cirrhose virale C sans augmentation du nombre d’inscrits pour NASH isolée ou associée à une autre pathologie. Viennent ensuite, les receveurs inscrits pour CHC (29%) suivis de près par ceux bénéficiant d’une composante experts (26,3%). Les composantes du score « Autres », « Retransplantation » et « Tumeur non CHC » représentent moins de 6% des attributions restantes (Tab F6).

Le nombre de greffes combinées oscille autour de 60 greffes depuis 4 ans avec 65 greffes en 2023, principalement des greffes foie-rein (89% des greffes combinées) et 5 greffes cœur-foie.

Activité de greffes hépatiques à partir de donneurs vivants

Depuis plusieurs années, la greffe hépatique à partir de donneurs vivants apparentés se concentre sur les équipes de greffe hépatique pédiatrique et concerne principalement, voire exclusivement, le prélèvement du foie gauche. L’année 2023 est marquée par une baisse de l’activité de greffe donneur vivant adulte pour enfants et se décline en :

  • 16 greffes de foie gauche pour des receveurs pédiatriques contre 15 en 2021 et 20 en 2022.
  • 2 greffes d’hémi-foie pour des receveurs adultes dont 1 hémi-foie gauche.
  • 16 donneurs sont des ascendants directs (père, mère) pour les receveurs pédiatriques, 1 donneur est issu de la fratrie et 1 descendant direct (fils, fille) pour les receveurs adultes.

L’activité de greffe à partir de donneurs vivants domino reste marginale, avec 1 greffe en 2023.

Survie post greffe

La comparaison de la survie des receveurs après greffe hépatique, estimée par la méthode de Kaplan-Meier varie selon :

  • La période de greffe avec une amélioration des résultats avec le temps, la survie à 1 an étant de 84,9% puis 86,9% pour la cohorte des patients greffés respectivement entre [2007-2010] et [2011-2013] pour atteindre un peu plus de 88% pour les 3 dernières périodes [2014-2016], [2017-2019] et [2020-2022] (p < 0,001, Figure F7). Cette amélioration survient dans un contexte de vieillissement des donneurs et des receveurs, mais aussi de déploiement à l’échelon national du traitement de l’hépatite virale C et de la prévention de sa récidive sur le greffon.
  • La maladie hépatique initiale, avec un impact très différent des maladies initiales selon le terme considéré. En effet, la défaillance hépatique aiguë présente le taux d’échec précoce le plus élevé (taux de survie à 1 an de 79,7%) alors que l’indication Tumeur hépatique se distingue par un taux d’échec tardif plus important (taux de survie à 5 ans de 72%) pour des receveurs en moyenne plus âgés et exposés au risque de récidive de la tumeur sur le greffon (p<0,001, période 2011-2022, Figure F8).
  • L’âge du receveur avec une survie du receveur à 5 ans moins bonne pour les sujets de plus de 65 ans à 68,4% (p<0,001, période 2011-2022, Figure F9).
  • L’âge du donneur avec une survie qui diminue avec l’âge du donneur passant à 5 ans de 77,9% pour les donneurs âgés de 18 à 60 ans à 71,4% pour les donneurs de plus de 70 ans (p<0,001, période 2011-2022, Figure F10).
  • Le délai entre la retransplantation et la greffe précédente avec une survie à 5 ans de seulement 49,9% en cas de retransplantation réalisées dans les 8 jours à 3 mois suivant la greffe précédente (p=0,007, période 2011-2022, Figure F12).
  • Le type de donneurs et le type de greffons (p<0,001, période 2011-2022, Figure F13) :
    • Des résultats à court terme (1 mois, 1 an) excellents en cas de donneurs DDAC MIII qui peuvent s’expliquer par l’absence de receveurs de plus de 65 ans et de receveurs ayant un MELD élevé. Le taux de survie chute après 2 ans, en lien avec un taux élevé de récidive tumorale sur le greffon, posant la question de la sélection des receveurs.
    • Des résultats à long terme meilleurs en cas de donneurs vivants hors domino pour les receveurs pédiatriques, alors que la survie greffon est à 72,7% à 1 an pour les receveurs adultes.

La survie du receveur après greffe hépatique est de 75,8% à 5 ans et est telle que la durée médiane de survie (durée à partir de laquelle 50% des malades sont encore vivants) n'est pas observée pour la période 2011-2022 (Figure F5).

Cette année, une seule équipe (Grenoble) a un taux d’échec de greffe à 1 an significativement supérieur à la moyenne nationale (Figure F14). Est exclue de l’analyse l’équipe du Kremlin Bicêtre dont le taux de suivis manquants dépasse 10% (Tableau F33).

Cette année, aucune équipe n’a un taux d’échec de greffe à 3 ans significativement supérieur ou inférieur à la moyenne nationale (Figure F15). Est exclue de l’analyse les équipes de greffe hépatique du Kremlin Bicêtre dont le taux de suivis manquants dépasse 10% (Tableau F34).

Activité régionale

Le taux national d’inscription en attente de greffe hépatique est de 26,5 pmh en 2023, en discrète hausse en 1 an, après 4 années de recul entre 2018 et 2022 (28,3 pmh en 2017). Il varie en métropole selon la région de domicile (Tableau A3). Hors DOM-TOM, ce sont les régions Midi-Pyrénées, Franche-Comté, Basse-Normandie et Picardie qui accusent les taux d’inscription les plus bas (14,1-17,2 pmh). Les régions Bourgogne, Aquitaine et Centre-Val-de-Loire ont des taux d’inscription qui dépassent 33 pmh. Si l’on admet que les besoins potentiels en greffe de foie ne sont pas distribués de manière homogène et qu’il faut prendre en compte les différences de structure d’âge et de morbidité, ces données illustrent cependant des disparités géographiques dans l’accès à l’offre de soin et à la liste d’attente (politique d’inscription). En effet, des régions comme le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Haute Normandie ou la Bretagne ont des taux de décès par maladie ou cancer hépatique standardisés par âge (moins de 65 ans) supérieurs à la moyenne nationale alors qu’une partie de ces régions ont des taux d’inscription rapportés par million d’habitants inférieurs ou comparables au taux national. Il faut noter la hausse importante du taux d’inscription pour les résidents du Nord-Pas-de-Calais de 15 pmh à 27,7 pmh entre 2011 et 2020, pour se stabiliser autour de 25-26 pmh depuis 3 ans, se maintenant proche de la moyenne nationale et la baisse significative de ce taux pour la région Picardie passé de 25 à 14,1 pmh en 6 ans.

Le taux national de greffe hépatique est de 19,8 pmh, soit une hausse de 3,2 pmh en 3 ans, toutefois inférieur au taux record de 20,5 pmh observé en 2017, baisse en lien avec les vagues épidémiques successives. Les taux régionaux de greffe ont une répartition géographique hétérogène qui n’apparaît pas liée à la présence ou non d’une équipe de greffe hépatique dans la région. Ce sont les régions Centre-Val-de-Loire (27,7 pmh), Bourgogne (25,5 pmh) et Languedoc-Roussillon (24,4 pmh) qui ont les taux de greffe les plus élevés en 2023. Trois régions de l’hexagone affichent des taux inférieurs à 16 pmh : Pays de la Loire, Midi-Pyrénées et Picardie.

Depuis 2007, l’allocation des greffons hépatiques à des receveurs adultes se fait selon le score Foie. Pour les malades relevant des composantes « cirrhose isolée », « retransplantation » et « maladie hépatique non cirrhogène », le calcul du score prend en compte principalement la valeur du MELD (outil de prédiction du risque de décès en liste d’attente) et peu ou pas l’ancienneté d’inscription sur liste. La comparaison des durées médianes de séjour en liste d'attente avant greffe hépatique ou du % de malades greffés dans l’année entre équipes s’avère ainsi inappropriée car les différences observées sont surtout liées à des différences de politique d’inscription, en particulier en cas d’inscription majoritaire de malades avec CHC ou de malades pour cirrhose isolée ou retransplantation sans insuffisance hépatocellulaire et sans complication justifiant l’octroi d’une composante experts. La comparaison des durées d’attente est aussi faussée par la proportion élevée de malades en CIT (64%) un jour donné, dont 67,5% de durée supérieure à un an. L’analyse des durées médianes d’attente a été abandonnée au profit du taux d'incidence de greffe avec prise en compte du risque concurrent de décès en attente ou sorties pour aggravation en % de candidats inscrits entre 2017 et 2022 en liste active sans prise en compte du temps passé en contre-indication temporaire [IC à 95%]. Durant cette période, l’incidence cumulée de greffe est de 69% à un an en France. Le taux d’IC de greffe varie en métropole selon la région de domicile de 76% à 1 an en Ile-de-France et Nord-Pas-de-Calais et Aquitaine à moins de 60% en Limousin, Midi-Pyrénées, Centre-Val-de-Loire et Languedoc-Roussillon. Là encore, le niveau de pénurie régionale n’apparaît pas lié à la présence ou non d’une équipe de greffe hépatique dans la région (Figure F18) et semble lié aux politiques d’inscription, de mise en contrindication et d’acceptation des greffons.

Liste d’attente

Tableau F1. Evolution de la liste d'attente et devenir des candidats en greffe hépatique
Tableau F2. Evolution des principaux indicateurs de pénurie de greffe hépatique

L’évolution de la pénurie peut être mesurée par 2 indicateurs :

  • le nombre de nouveaux inscrits pour un greffon (1,3 inscrits en 2023 pour un greffon utilisable).
  • le nombre receveurs en attente en liste active au 1er janvier pour un greffon (0,4 receveur pour un greffon hépatique utilisable).
Tableau F3. Caractéristiques démographiques des donneurs de foie et des malades inscrits selon leur devenir en liste d'attente de greffe de foie en 2023
Tableau F3b. Répartition de la composante du score foie des malades inscrits selon leur devenir en liste d'attente de greffe de foie en 2023
Tableau F4. Evolution du nombre de nouveaux inscrits en attente d'une greffe hépatique selon l’indication et incidence par million d'habitants
Tableau F5. Répartition des MELD à l'inscription pour les receveurs adultes suivant la composante du score foie
Tableau F6 Répartition des MELD à l'allocation pour les receveurs adultes suivant l'indication

Cinétique de la liste d’attente

Tableau F7. Evolution sur les trois premières années du devenir des malades inscrits pour la première fois en greffe hépatique en 2020 (N= 1621)
Figure F1. Taux d'incidence cumulée de greffe et de décès ou aggravation sur la liste d'attente active de greffe hépatique selon la période d'inscription active (2003-2022)*

Après 6 mois d’attente en liste active, les patients inscrits en liste active entre 2019 et 2022 ont 51% de chance d’être greffés et 14% de risque de décéder ou de sortir de liste pour aggravation.

Figure F2. Taux d'incidence cumulée de greffe et de décès ou aggravation sur la liste d'attente de greffe hépatique selon la composante du score foie en liste active* (2019-2022)
Figure F3. Taux d'incidence cumulée de greffe et de décès ou aggravation sur la liste d'attente de greffe hépatique selon le MELD pour les cirrhoses isolées en liste active* (2019-2022)
Figure F4. Taux d'incidence cumulée de greffe et de décès ou aggravation sur la liste d'attente de greffe hépatique selon la priorité en liste active (2016-2022)*
Tableau F8a. Incidence cumulée des greffes avec prise en compte du risque concurrent de décès en attente ou sorties pour aggravation selon les caractéristiques des malades inscrits entre 2018 et 2022 sur la liste d'attente d'une greffe hépatique à partir de la date de l'inscription active* (Exclusion du temps en liste inactive et des malades en attente de greffe à partir de donneurs vivants et d'une greffe combinée et d'une SU)

Tableau F8b. Incidence cumulée de décès en attente ou sorties pour aggravation avec prise en compte du risque concurrent de greffe selon les caractéristiques des malades inscrits entre 2018 et 2022 sur la liste d'attente d'une greffe hépatique à partir de la date de l'inscription active* (Exclusion du temps en liste inactive et des malades en attente de greffe à partir de donneurs vivants et d'une greffe combinée et d'une SU)
Tableau F9a. Taux d'incidence cumulée selon l'équipe de greffe des malades inscrits entre 2018 et 2022 sur la liste d'attente d'une greffe hépatique à partir de la date d'inscription active* (Exclusion du temps en liste inactive et des malades en attente de greffe à partir de donneurs vivants, d'une greffe combinée et d'une SU)
Tableau F9b. Taux d'incidence cumulée de décès selon l'équipe de greffe des malades inscrits entre 2018 et 2022 sur la liste d'attente d'une greffe hépatique à partir de la date d'inscription active* (Exclusion du temps en liste inactive et des malades en attente de greffe à partir de donneurs vivants, d'une greffe combinée et d'une SU)
Tableau F10. Evolution du nombre de décès et des sorties pour aggravation de la maladie avant greffe sur la liste d'attente depuis 2018 chez les malades en attente d'une greffe hépatique
Tableau F11a. Proportion de CIT pour les patients en attente le 01 Janvier 2023
Tableau F11b. delai total de CIT pour les patients en attente et en CIT le 01 Janvier 2023 selon la composante de greffe

Prélèvement en vue de greffe hépatique

Tableau F12. Evolution du nombre de donneurs prélevés d'un greffon hépatique parmi les donneurs décédés de mort encéphalique prélevés d'au moins un greffon
Tableau F13. Age des greffons hépatiques prélevés sur donneurs décédés et greffés en France en 2023 selon l'âge du receveur au moment de la greffe

Attribution des greffons et priorités

Tableau F14. Evolution des modalités d'attribution pour les greffes hépatiques réalisées à partir de donneurs décédés
Tableau F15. Evolution des demandes de priorité (2017-2023)
Tableau F16. Caractéristiques des malades selon le type de priorité (demandes acceptées en 2023)
Tableau F17. Devenir des malades au 31 décembre 2023 ayant fait l'objet d'une demande de priorité en 'super-urgence' ou en 'urgence' selon l'âge du receveur (Année de la demande 2022-2023)
Tableau F18. Devenir des malades selon la dernière priorité active par année de sortie de la liste d'attente
Tableau F19. Evolution du nombre de greffes hépatiques
Tableau F20. Evolution du nombre de greffes hépatiques selon l’indication et incidence par million d'habitants (pmh)
Tableau F21. Répartition des malades greffés selon le type de donneur et la partie greffée chez les receveurs adultes et pédiatriques (âge à l'inscription)
Tableau F22. Inscription et greffe hépatiques effectuées par équipe en activité en 2023
Tableau F23. Nombre de greffes hépatiques par équipe et par année
Tableau F 24. Evolution du nombre de greffes combinées à une greffe hépatique
Tableau TF25. Evolution des durées moyennes d’ischémie froide en heure (hors DV, DDAC et greffes combinées)
Tableau F26. Evolution de l'activité de prélèvement de greffons hépatiques issus de donneurs vivants (hors domino)
Tableau F27.Lien de parenté avec le donneur et âge du receveur pour les greffes avec donneur vivant
Tableau F28. Nombre de greffes hépatiques à partir de donneur DDAC par équipe par type de donneur et par année (2018-2023)
Tableau F29. Caractéristiques des receveurs greffés en 2023 selon le type de donneur
Tableau F30. Perfusion sur machine selon le type et l'équipe
Tableau F31. Répartition des malades déclarés vivants, en fonction du délai écoulé depuis les dernières nouvelles : état de la base au 31 décembre 2023 des malades ayant eu une greffe hépatique entre 1993 et 2022

Le pourcentage de malades, pour lesquels le suivi n’est pas renseigné depuis plus de 2 ans ou est manquant concerne 5.1% des dossiers en 2023 et celui pour lesquels le suivi n’est pas renseigné depuis plus d’un an et moins de deux ans est de 16.9%. Ce pourcentage est cependant extrêmement variable d’une équipe à l’autre.

Figure F5. Survie globale du receveur après greffe hépatique (2011-2022)

Le tracé des courbes de survie et les résultats des tableaux de données ne sont pas présentés s’il n’y a pas au moins 15% des effectifs de départ, ceci pour garantir une certaine stabilité des résultats sur le long terme. Néanmoins, la garantie des résultats est liée à l’exhaustivité des suivis saisis dans Cristal.

Figure F6. Survie globale du greffon après une première greffe hépatique (2011-2022)
Figure F7. Courbe de survie du receveur hépatique selon la période de greffe (2002-2022)
Figure F8. Survie du receveur après greffe hépatique selon la pathologie à la première inscription (2011-2022**)
Figure F9. Survie du receveur après greffe hépatique selon l'âge du receveur (2011-2022**)
Figure F10. Survie du receveur après greffe hépatique selon l'âge du donneur (2011-2022**)
Figure F11. Survie du receveur après greffe hépatique après une inscription en super-urgence (2011-2022**)
Figure F12. Survie du receveur après une retransplantation précoce, péri-opératoire ou tardive du foie (2011-2022**)
Figure F13. Courbe de survie du greffon adulte selon le type de donneur (2011-2022**)
Tableau TF32. Estimation du nombre de malades porteurs d’un greffon hépatique fonctionnel au 31 décembre 2023, par équipe de suivi

Malgré l’amélioration de l’exhaustivité des données de suivi des malades greffés hépatiques, il n’est pas possible d’obtenir le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel par simple interrogation de Cristal. Ainsi, l’estimation de ce nombre a été effectuée en deux étapes basées sur l’ancienneté des données de suivi du malade.

Dans un premier temps, nous avons dénombré les porteurs d’un greffon fonctionnel dans Cristal (malades déclarés vivants sans arrêt de fonction du greffon) dont les dernières nouvelles dataient de moins de 18 mois (suivi annuel obligatoire dans Cristal). Pour les malades qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon et dont le suivi datait de plus de 18 mois, le nombre de porteurs d’un greffon fonctionnel a été estimé en leur appliquant les taux de survie du greffon estimés sur la population globale.

Le nombre total de porteurs d’un greffon fonctionnel correspond à la somme de ces deux valeurs. Le chiffre ainsi estimé est encadré par deux bornes :

            - la borne inférieure correspond à l’hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme en arrêt fonctionnel de greffon ou décédés. Cela signifie que seuls les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année et dont les données de suivi dataient de moins de 18 mois étaient porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date,

            - la borne supérieure correspond à l’hypothèse la plus optimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme porteurs d’un greffon fonctionnel. En d’autres termes, tous les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année, quelle que soit l’ancienneté des données de suivi, étaient vivants et porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date.

Le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel est un indicateur important de la charge de travail des équipes médico-chirurgicales de greffe qui doivent assumer le suivi d’une cohorte chaque année grandissante de malades sous traitement immunosuppresseur. Le nombre de porteurs d'un greffon fonctionnel estimé au 31 décembre 2023 varie, d'une équipe de suivi à l'autre, de 0 à malades à 1969. Le nombre estimé de malades porteurs d’un greffon fonctionnel en France est de 16129 au 31 décembre 2023 (dont 991porteurs estimés étaient suivis par des équipes n’ayant plus d’autorisation de greffe en 2023).

Evaluation des résultats des greffes hépatiques

La méthode de l’évaluation est détaillée dans le chapitre Organes.

 Les facteurs de risque utilisés en foie pour l’analyse du taux d’échec à 1 an ajusté sur la gravité des receveurs et des donneurs sont : A/ receveur : l’âge à la greffe, la maladie initiale, la clairance de la créatinine, l’obésité, l’infection, l’intubation / unité de soin intensif (variable combinée), diabète à l’inscription, B/ donneur : âge, hypertension artérielle, C/conditions de la greffe : greffe combinée.

Les facteurs de risque utilisés en foie pour l’analyse du taux d’échec à 3 ans ajusté sur la gravité des receveurs et des donneurs sont : A/ receveur : l’âge à la greffe, la maladie initiale, la clairance de la créatinine, l’intubation, l’unité de soin intensif, diabète à l’inscription, B/ donneur : âge, cause de décès, diabète, C/conditions de la greffe : différence taille donneur – receveur, greffe combinée, type de greffon (droit, gauche, foie total).

Le taux d’échec ajusté dans une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans les tableaux sous les figures.

Les greffes suivantes sont exclues des analyses : greffes à partir de donneur vivant et de donneur décédé après arrêt circulatoire, greffes à partir de donneur étranger (les données pour les donneurs sont manquantes), greffes combinées.

Cette année, une seule équipe (Grenoble) a un taux d’échec de greffe à 1 an significativement supérieur à la moyenne nationale (Figure F14). Est exclue de l’analyse l’équipe du Kremlin Bicêtre dont le taux de suivis manquants dépasse 10% (Tableau F33).

Cette année, aucune équipe n’a un taux d’échec de greffe à 3 ans significativement supérieur ou inférieur à la moyenne nationale (Figure F15). Est exclue de l’analyse l’équipe de greffe hépatique du Kremlin Bicêtre dont le taux de suivis manquants dépasse 10% (Tableau F34).

Les équipes non représentées sur le graphe sont celles qui ont réalisé 10 greffes ou moins sur la période ou présentent plus de 10% de perdus de vue.

Figure F14. Test statistique d’écart à la moyenne nationale du taux ajusté d’échec à 1 an : méthode du « funnel plot » pour les équipes de greffe hépatique
Tableau F33. Test statistique d’écart du taux d’échec ajusté à la moyenne nationale : descriptif des équipes de greffes hépatiques (avec des autorisations de greffe adulte)
Figure F15. Test statistique d’écart à la moyenne nationale du taux d’échec à 3 ans ajusté : méthode du « funnel plot » pour les équipes de greffe hépatique
Tableau F34. Test statistique d’écart du taux d’échec ajusté à la moyenne nationale : descriptif des équipes de greffes hépatiques (avec des autorisations de greffe adulte)
Figure F16. Inscription en greffe hépatique en 2023
Figure F17. Greffe hépatique en 2023
Figure F18. Taux d’incidence cumulée à 1an de greffe hépatique