En France, quel que soit l’organe considéré, les candidats et les donneurs pédiatriques sont définis par un âge inférieur à 18 ans à l’inscription ou au prélèvement. Depuis 1959, année de la première greffe rénale enregistrée dans Cristal, un total de 5 618 greffes rénales a été enregistré chez des receveurs de moins de 18 ans à l’inscription sur liste d’attente.
En 2024, 133 greffes rénales pédiatriques ont été réalisées soit une hausse de 10,8% par rapport à 2023. Cette hausse repose sur l’augmentation du nombre de greffes issues de donneur vivant (N=34, soit 13 greffes supplémentaires par rapport à 2023, hausse de 62%). L’activité de greffe à partir de donneurs vivants représente 25,6% de l’activité et dépasse l’objectif national de 20% (Tableau Péd R1).
Les receveurs pédiatriques qui ont reçu un greffon avant l’âge de 18 ans représentent 78,2% des receveurs pédiatriques (74 ont reçu un greffon de donneurs décédés et 30 un greffon de donneurs vivants). Les receveurs pédiatriques qui ont reçu un greffon après l’âge de 18 ans représentent 21,8% des receveurs pédiatriques (25 ont reçu un greffon de donneurs décédés et 4 de donneurs vivants) (Tableau Péd R3 et Péd R15).
Les greffes rénales ont été préemptives pour 11,0% des greffes à partir de donneurs décédés et 45,2% de donneurs vivants (exclusion d’analyse : 11 receveurs retransplantés) (Tableau Péd R17).
En 2024, 2 greffes pédiatriques combinées foie-rein ont été réalisées (Tableau Péd. R21).
La durée moyenne d’ischémie froide n’est pas calculée en 2024 en raison des données manquantes qui dépassent le seuil de 20% (Tableau Péd. R20).
En 2024, le nombre de nouveaux malades inscrits est stable (N=119) et la baisse du nombre de candidats en liste d’attente au 1er janvier 2025 (-6,7%) concerne les malades en liste active (-10,6%, N=127), le nombre de ceux en liste inactive sont stables (N=97) (Tableau Péd R1).
Les caractéristiques des nouveaux malades inscrits en 2024 (Tableau Péd R3 à R6) sont stables : un âge moyen de 11,9 ans avec une prédominance des enfants âgés de 11 à 17 ans (65,5%), une prédominance habituelle de garçons (62,2%) et une majorité de receveurs de groupe A et O. Les uropathies malformatives et les maladies héréditaires sont les deux premières causes de maladies rénales (29,4% chacune). La part des nouveaux inscrits hyperimmunisés (taux de greffons incompatibles – TGI de 85% et plus) est de 3,4%, en lien avec une retransplantation qui concerne 5,9% des nouveaux inscrits. Les inscriptions préemptives représentent environ la moitié des inscriptions.
Le taux d’incidence cumulée de greffe avec prise en compte des risques concurrents pour les malades pédiatriques inscrits activement durant la période 2020-2024 est abaissée à 1 an (50%) et rejoint le taux des périodes antérieures à 2 ans (81%) et 3 ans sur liste d’attente active (93%). La médiane d’accès à la greffe rénale en pédiatrie est passée de 3,7 mois sur liste d’attente active pour la période 2004-2007 à 12,0 mois pour la période récente.
Ces taux d’incidence cumulée de greffe sont fortement abaissés pour les candidats de groupe AB, B et les candidats hyperimmunisés (médiane sur liste d’attente active de 25,4 mois, 16,4 mois et 31,3 mois respectivement pour la cohorte incidente 2019-2024). Le nombre des candidats incidents de groupe AB est faible (1 en 2024) et pourrait bénéficier d’une dérogation de groupe restreinte en A. La priorité pédiatrique reste néanmoins efficiente en France ; la médiane d’accès à un greffon chez les adultes incidents 2019-2024 s’élève à 34,9 mois sur liste active vs. 11,9 mois chez les candidats pédiatriques (Tableau Péd R7).
L’incidence cumulée des décès en attente ou sorties pour aggravation avec prise en compte du risque concurrent de greffe est stable à 1% à 36 mois sur liste active à partir de la date de l’inscription active pour la période [2020-2024] (Figure Péd R1).
En 2024, 41 donneurs pédiatriques ont été prélevés en France d’un rein contre 53 en moyenne par an sur les 20 dernières années (Tableau Péd R8). La chute du prélèvement pédiatrique a motivé la création en 2022 d’un groupe de travail national par l’Agence de la biomédecine en partenariat avec différents représentants de Sociétés Savantes afin de relancer le recensement et le prélèvement pédiatriques et limiter les taux d’opposition au prélèvement particulièrement élevés pour les donneurs les plus jeunes. En 2024, la baisse du prélèvement pédiatrique a porté exclusivement sur les 11-17 ans. En 2024, 27 greffons pédiatriques ont été attribués à des receveurs adultes et 27 receveurs pédiatriques ont reçu un greffon adulte (Tableau Péd R10, R11).
Les donneurs vivants pour les receveurs de moins de 18 ans à la greffe sont essentiellement les parents (93,3% en 2024) (Tableau Péd R13). L’âge moyen de ces donneurs est stable à 42,5 ans, celui des receveurs également à 12,5 ans.
La survie des greffons après greffe rénale pédiatrique s’est améliorée au fil des périodes (Figure Péd R2). Cette amélioration est principalement liée à la diminution des échecs précoces à partir de la fin des années 1990.
Le jeune âge du receveur reste néanmoins associé à des difficultés chirurgicales et un risque de non fonction primaire (Figure Péd R3). Le taux de non fonction primaire est de 4,2% et 4,9% respectivement pour les greffes de donneur décédé et de donneur vivant sur la période 2017-2023 (Tableau Péd R23). Le taux de reprise retardée de fonction est de 11,0% et 6,8% respectivement pour les greffes de donneur décédé et de donneur vivant sur la même période.
La sélection optimale des donneurs décédés pour les receveurs pédiatriques permet d’observer un débit de filtration glomérulaire du greffon de 60 ml/min/1,73 m2 ou plus pour 92,8% des receveurs à 1 an de greffe (période de greffe entre 2016 et 2022), et 80,8% à 5 ans de greffe (période de greffe entre 2012 et 2018). La proportion de receveurs pédiatriques ayant un débit de filtration estimé à 1 an et 5 ans post greffe de 60 ml/min/1.73m² ou plus est inférieure en cas de donneur vivant et est égale à 86,0% et 53,6% respectivement pour les mêmes périodes de greffe. Cet écart entre donneur vivant et donneur décédé se réduit si l’on considère le débit de filtration à 5 ans supérieur à 45 ml/min/1,73m² et est en partie lié à l’âge plus élevé des donneurs vivants par rapport à celui des donneurs décédés (Tableau Péd R25 et R26).
Contrairement à ce qui est vu chez l’adulte, on n’observe pas de différence significative selon le type de donneur décédé ou vivant avec une survie des greffons à 5 ans comparable (86,3% et 90,4% respectivement, p=0.99).




















Évaluation des résultats de greffe rénales
La méthode de l’évaluation est détaillée dans le chapitre Organes.
https://rams.agence-biomedecine.fr/greffe-dorganes-donnees-generales-et-methodes
Les facteurs de risque utilisés en rein pour l’analyse du taux d’échec à 1 an ajusté sur les caractéristiques des receveurs et des donneurs, et les conditions de la greffe sont :
- Pour le receveur : l’âge au moment de la greffe, l’indice de masse corporelle, la durée de la dialyse à la greffe, la néphropathie d'origine, le nombre de greffes antérieures, les comorbidités cardiovasculaires et le diabète,
- Pour le donneur : l’âge, la cause de décès, l’hypertension artérielle, un diabète, une maladie coronarienne, une maladie rénale, le débit de filtration estimé (formule Schwartz ou CK-EPI),
- Pour les conditions de la greffe : nombre d'incompatibilités HLA DR, compatibilité des sérologies CMV, la compatibilité des indices de masse corporelle et le type de greffon (droit ou gauche ou bigreffe).
Les facteurs de risque utilisés en rein pour l’analyse du taux d’échec à 5 ans ajusté sur les caractéristiques des receveurs et des donneurs, et les conditions de la greffe sont :
- Pour le receveur : l’âge au moment de la greffe, l’indice de masse corporelle, durée de la dialyse à la greffe, néphropathie d'origine, nombre de greffes antérieures, comorbidités cardiovasculaires, le diabète, le taux de greffons incompatibles, la sérologie VHC,
- Pour le donneur : l’âge, le genre, la cause de décès, une hypertension artérielle, un diabète,
- Pour les conditions de la greffe : nombre d'incompatibilités HLA DR, la compatibilité entre le genre du receveur et du donneur, la durée de l’ischémie froide.
Le taux d’échec ajusté d’une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale des équipes pédiatriques sur la cohorte considérée s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans les tableaux présentés sous les figures.
Les greffes suivantes sont exclues des analyses : greffes à partir de donneur vivant et de donneur décédé après arrêt circulatoire, greffes à partir de donneur étranger, greffes combinées, greffes effectuées par des équipes présentant 20% ou plus de perdus de vue.
Cette année, 3 équipes ont un taux d’échec de greffe à 1 an significativement inférieur à la moyenne nationale (Figure Péd R9).
Cette année, une équipe a un taux d’échec de greffe à 5 ans significativement inférieur à la moyenne nationale (Figure Péd R10).
Les équipes non représentées sur les graphes sont celles qui ont réalisé 10 greffes ou moins sur la période ou présentent plus de 10% de perdus de vue.
