Assistance médicale à la procréation Embryons conservés

La pratique de la congélation embryonnaire et la part des embryons congelés dépendent certes du nombre d’ovocytes recueillis, des taux de fécondation et de la qualité des embryons obtenus mais aussi de la stratégie de transfert, de culture prolongée et des critères de congélation propres à chaque centre.

En 2022, 54,8 % de l’ensemble des tentatives de fécondation in vitro sont suivies d’une congélation embryonnaire. La part des embryons congelés représente 31,8 % des embryons obtenus, variant selon les régions de 23,4 % à 55,8 % (figure AMP26). La congélation de l’ensemble de la cohorte embryonnaire (freeze-all) a été réalisée dans 24,8 % des ponctions. Cette proportion s’accroit chaque année, les freeze-all représentaient 21,3% et 17,0 % des ponctions en 2021 et 2019 respectivement.

Au 31 décembre 2022, on dénombrait 307 398 embryons conservés pour 105 087 couples (tableau AMP79). Chaque année, des relances sont faites par les centres pour interroger les couples sur leur souhait de poursuivre ou non la conservation. Les embryons peuvent être conservés pendant plusieurs années (5 ans), dans différentes situations :

-           La conservation d’embryons dans le cadre d’un projet parental en cours concerne 77,3% des couples. Cette situation est de loin la plus fréquente (237 543 embryons pour couples concernés). Les embryons sont alors destinés à être décongelés et transférés dans les mois ou années suivantes pour la poursuite du projet parental.

-           Dans 9 % des cas (27 552 embryons), les couples (9 668) n’ont plus de projet parental pour les embryons conservés. Les embryons pourront être accueillis par un autre couple (sous réserve de leur éligibilité) ou donnés pour la recherche si les couples y consentent. Les embryons sont de fait conservé dans les centres d’AMP où ils ont été congelés tant que la mise en œuvre de l’accueil d’embryons ou de la recherche n’est pas effective,

-           Pour 13,8 % des embryons conservés (42 303 embryons), les centres ne parviennent pas à recueillir la volonté du couple : les relances restent sans réponse ou les couples sont en désaccord quant au devenir de leurs embryons. Dans ces situations, il doit être mis fin à la conservation dès lors que les embryons sont conservés depuis au moins 5 ans. Néanmoins, il reste plus de 24 000 embryons concernés par cette situation et non détruits les centres

Le tableau AMP79 présente l’évolution de ces données au 31 décembre des 4 dernières années.

Le tableau AMP80 renseigne sur les choix faits, au cours de l’année 2022 et des années antérieures, par les couples n’ayant plus de projet parental pour les embryons conservés. En 2022, parmi les 5 375 couples sans projet parental qui ont signé un consentement pour le devenir de leur embryons, 22,9 % ont souhaité les proposer à la recherche (soit 3505 embryons) et 11,4 % à l’accueil d’embryons (soit 1 616 embryons).

 

Figure AMP26. Les embryons congelés en 2022
Tableau AMP79. Embryons en cours de conservation au 31 décembre 2022
Tableau AMP80. Abandon du projet parental en 2022, quelle que soit l'année de congélation, pour les consentements signés dans l’année