Assistance médicale à la procréation L’offre de soins en AMP

L’offre de soins en AMP est répartie sur le territoire national hormis pour trois régions : La Corse, la Guyane et Mayotte sont les seules régions françaises (hors TOM) dépourvues de centre clinico-biologique d’AMP et également de laboratoire d’insémination en ce qui concerne la Guyane et Mayotte.

En 2022, en tenant compte des centres d’AMP ayant adressé[11] un rapport annuel d’activité à l’Agence de la biomédecine :

  • 170 laboratoires ont assuré les préparations de spermatozoïdes en vue d’insémination intra-utérine. Cela concerne à la fois les laboratoires des centres clinico-biologiques et les laboratoires de biologie médicale qui pratiquent uniquement les préparations de spermatozoïdes en vue d’insémination intra-utérine (figure AMP4, tableau AMP6),
  • 104 centres clinico-biologiques ont assuré les activités de fécondation in vitro (figure AMP5, tableau AMP6),
  • 1 centre clinico-biologique a eu pour seule activité le recueil, la conservation et la mise à disposition de gamètes en vue de don sans réaliser de fécondation in vitro[12]

Les activités de recueil, conservation et mise à disposition des gamètes et embryons en vue de don, ainsi que les activités d’autoconservation médicale et non médicale nécessitent des autorisations spécifiques délivrées par les agences régionales de santé. Ces autorisations sont réservées aux établissements à but non lucratif, exception faite pour l’activité d’autoconservation non médicale accessible par dérogation au sein de départements ne proposant pas cette offre ( Don de spermatozoïdes ; Don d'ovocytes ; Accueil d'embryons ; Autoconservation médicale des gamètes,  embryons et tissus germinaux). 

[11] Matériel et méthodes

[12] Le centre d’AMP IFREARES

Figure AMP4. L'offre de soins en insémination intra-utérine en 2022
Figure AMP5. L'offre de soins en fécondation in vitro en 2022

Les figures AMP6 et AMP7 montrent la répartition des centres selon leur volume annuel d’activité. Ces éléments peuvent être utiles à la réflexion sur l’offre de soins au niveau de chaque région en termes de capacité techniques des équipes. Néanmoins, ces données ne peuvent préjuger de la qualité de la prise en charge.

En 2022, 170 laboratoires ont pratiqué la préparation de spermatozoïdes en vue d’une insémination (laboratoires de biologie médicale et laboratoires des centres clinico-biologiques d’AMP). Ces laboratoires ont eu une activité annuelle médiane de 163 inséminations. Toutefois, les volumes d’activités et les chances de succès de l’AMP varient selon les établissements et les bassins de population : 

  • 2 à 2 400 inséminations intra-utérines ont été réalisées au cours de l’année ;
  • Près de 16 % des laboratoires ont réalisé moins de 50 cycles d’insémination. La majorité des laboratoires concernés (78%) sont des laboratoires de biologie médicale qui ne sont pas rattachés à un centre clinico-biologique.
Figure AMP6. Répartition des laboratoires selon le nombre d'inséminations intra-utérines réalisé en 2022

Par ailleurs, les 104 centres clinico-biologiques pratiquant la fécondation in vitro, ont eu une activité annuelle médiane de 492 ponctions en vue d’une fécondation in vitro. Parmi eux, 4 centres clinico-biologiques ont réalisé moins de 150 fécondations in vitro.

Figure AMP7. Répartition des centres clinico-biologiques selon le nombre de ponctions réalisé en 2022

Dans les figures AMP8 et AMP9, l’activité d’AMP est rapportée à la population des femmes en âge de procréer (femmes âgées de 18 à 45 ans) pour chaque région administrative définie avant le 1er janvier 2016[13]. On constate des disparités régionales : qui vont de 0,6 (Martinique) à 5,4 (Champagne-Ardenne) inséminations pour 1000 femmes en âge de procréer et de 2,7 (Basse-Normandie, Midi-Pyrénées) à 7,1 (Ile-de-France) pour les ponctions en vue de fécondations in vitro par millier de femmes en âge de procréer (tableau AMP6). Au niveau national, 3,7 inséminations intra-utérines (4,1 en 2019) et 5,2 ponctions (5,5 en 2019) ont été réalisées pour 1 000 femmes de 18 à 45 ans au cours de l’année 2022.

Ces données reflètent l’activité des centres dans les régions, mais ne tiennent pas compte des flux des patients dont les lieux de résidence peuvent être éloignés des centres, ou des chances de succès de l’AMP de chaque établissement.

[13] Le maillage régional présenté dans ce rapport est celui défini avant les changements législatifs établis au 1er janvier 2016, les frontières des régions administratives en vigueur sont tracées sur les cartes avec un contour épaissi qui permet de les visualiser. Les disparités territoriales pouvant être lissées par le regroupement des anciennes régions, les indicateurs sont calculés à l’échelle des anciennes régions.

Figure AMP8. Activité d'insémination intra-utérine 2022
Figure AMP9. Activité de fécondation in vitro 2022

Comme le montre la figure AMP10, la part des ponctions en vue de fécondations in vitro (en intraconjugal ou avec spermatozoïdes de donneur) réalisées en ICSI varie au niveau régional de 49,7 % à 90,8 % selon les territoires (anciennes régions administratives). Cette part est supérieure à 71,5 % en Picardie, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Limousin et Rhône-Alpes.

La pratique de l’ICSI dépend de la fréquence des indications masculines dans la population traitée, du recours aux dons de gamètes ou à la pratique de techniques particulières telles la vitrification ovocytaire, le risque viral mais également des pratiques propres aux centres liées aux indications (infertilité idiopathique prolongée, faible cohorte ovocytaire…) ; l’ICSI est pratiquée dans 89% des tentatives réalisées à partir de spermatozoïdes de donneurs (et 98% des tentatives de fécondation in vitro réalisées à partir d’ovocytes de donneuses (tableau AMP1).

Figure AMP10. La pratique de l'ICSI en 2022
Tableau AMP6. Activité régionale