Assistance médicale à la procréation AMP avec ovocytes et spermatozoïdes du couple

Cette partie détaille selon les techniques, l’activité d’assistance médicale à la procréation réalisée à partir des gamètes des deux membres du couple pris en charge. 

Le nombre d’inséminations réalisées en intraconjugal en 2022, diminue avec 38 165 cycles d’insémination (figure AMP11), soit 14,2 % de moins qu’en 2021 (44 465) ; cette diminution d’activité intervient à la suite de la reprise d’activité observée suite à la crise sanitaire (2020 : 33 638, 2019 : 44 145).

La répartition des cycles d’insémination par tranches d’âge des femmes reste stable.

Les inséminations sont réalisées majoritairement pour des femmes de 30 à 37 ans (55% en 2022), suivi des femmes de moins de 30 ans (22,6% en 2022, tableau AMP7).

Parmi les inséminations intraconjugales de 2022, 10,6 % ont conduit à un accouchement dont 90,7% d’accouchements uniques. On note en complément 0,6% de réductions embryonnaires et 0,3% perdues de vue (tableau AMP8). Le taux d’accouchement par cycle demeure stable depuis 2019, ainsi que le taux d’accouchements multiples (9% en 2022, tableau AMP8).

Le suivi des grossesses de 2022 montre que 10,7 % des grossesses obtenues s’interrompent au premier trimestre par une fausse couche (FC) ou une grossesse extra-utérine (GEU) (tableau AMP8).

En conséquence les cycles d’insémination de 2022, ont permis la naissance de 4 343 enfants vivants. Les IMG (de plus de 22 semaines d’aménorrhées) et les morts nés représentent 1,5 % (66) des naissances en 2022 (tableau AMP9).

 

Figure AMP11. Inséminations artificielles intra-utérines avec les spermatozoïdes du conjoint : inséminations, grossesses, accouchements et enfants nés vivants de 2019 à 2022
Tableau AMP7. Insémination intra-utérine avec les spermatozoïdes du conjoint : répartition de l'âge des femmes à l'insémination de 2019 à 2022
Tableau AMP8. Insémination intra-utérine avec les spermatozoïdes du conjoint : grossesses, issues de grossesses et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP9. Insémination intra-utérine avec les spermatozoïdes du conjoint : issues d'accouchements de 2019 à 2022

En 2022, le nombre de ponctions réalisées en vue d’une FIV hors ICSI avec les gamètes du couple a légèrement diminué : 19 851 ponctions en intraconjugal ont été réalisées en 2022, ce qui constitue une baisse de 6,3 % (1331) par rapport à 2021. (Figure AMP12).

La répartition de l’âge des femmes à la ponction varie peu depuis 2019. La tranche d’âge entre 30 et 37 ans reste toujours majoritaire avec 56 % des tentatives de FIV hors ICSI, suivi par le groupe des femmes de plus de 38 ans avec 30 % des tentatives (tableau AMP10).

La diminution du taux de transferts frais observée depuis plusieurs années se poursuit (taux de transfert par ponction à 74,7% en 2022 vs. 78,4% en 2019) en raison d’un recours plus fréquent à la culture prolongée (45% en 2019 vs 58,5% en 2022). Le pourcentage de cycles suivis de la congélation de la totalité de la cohorte embryonnaire (freeze all) représentait 26,1% en 2022. Cette pratique principalement recommandée afin de limiter le risque de survenue d’une hyperstimulation ovarienne, progresse annuellement (18% en 2019).

Le nombre de grossesses échographiques issues d’un transfert d’embryons frais (FIV hors ICSI) a atteint 3 169 en 2022 contre 3 641 en 2021. Cependant, cette diminution n’affecte pas les résultats en termes de grossesses échographiques par transfert (29,6 % en 2022 vs 29,6 % en 2021).

Ces ponctions en vue de FIV hors ICSI réalisées en intraconjugal en 2022 en vue d’un transfert frais d’embryons (n=10 710) ont donc permis la naissance de 2 845 enfants (Figure AMP12).

En 2022, le transfert mono-embryonnaire représente 78,6% (tableau AMP12) des transferts d’embryons frais. Ces transferts souvent sélectifs, en augmentation constante (52,8% en 2019), ont conduit à une diminution du taux d’accouchements multiples (4,6 % en 2022 vs 8,4 en 2019, tableau AMP11). En effet, les taux d’accouchements multiples après transfert mono-embryonnaire sont inférieurs à 1%, et s’élèvent à 21,6% après transfert de deux embryons (activité 2022, tableau AMP12).

En 2022, le taux d’accouchement par ponction FIV hors ICSI baisse légèrement à 19,4% (vs 20,1% en 2021) avec un maintien du taux d’accouchement par transfert à 26 % en 2022 (tableau AMP11).

La diminution du taux de fausses couches et de grossesses extra utérines se poursuit à 9,1% en 2022 versus 9,6 % en 2021 et 11,7% en 2020.

Également, il y a une évolution du nombre de cycles avec congélation d’embryons à 59 % en 2022 contre 52,8% en 2019 (49,8% en 2018, tableau AMP11).

En 2022, le taux de fécondation reste stable à 60% lors de la mise en fécondation par rapport au nombre d’ovocytes inséminés (116 970/194 721).

Le pourcentage de 45,2% (54 449) d’embryons utilisables, reste également stable en 2022 : 13 248 embryons frais ont été transférés avec un taux d’implantation de 25,2% et 39 670 embryons ont été congelés (tableau AMP13).

Figure AMP12. FIV hors ICSI en intraconjugal : ponctions, transferts, grossesses, accouchements et enfants nés vivants de 2019 à 2022
Tableau AMP10. FIV hors ICSI en intraconjugal : répartition de l'âge des femmes à la ponction de 2019 à 2022
Tableau AMP11. FIV hors ICSI en intraconjugal : grossesses, issues de grossesses et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP12. FIV hors ICSI en intraconjugal : nombre d'embryons transférés, réductions embryonnaires et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP13. FIV hors ICSI en intraconjugal : ovocytes et embryons de 2019 à 2022
Tableau AMP14. FIV hors ICSI en intraconjugal : issues d'accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP15. FIV hors ICSI en intraconjugal : taux d'accouchements par ponction de 2022 selon l'âge des femmes à la ponction

En 2022, 37 912 ponctions ont été réalisées en vue d’une fécondation par technique d’ICSI. Les activités d’ICSI qui s’étaient rétablies en 2021 à hauteur des activités de 2018 et 2019 (n=40 960) diminuent de 5%. Cette diminution est également observée pour les ponctions en vue de FIV (hors ICSI).

La technique d’ICSI concerne 66,3 % des ponctions réalisées dans le but d’une fécondation in vitro en intraconjugal (figures AMP12, AMP13, AMP21, AMP22). Cette proportion est stable depuis plusieurs années.

En outre, on note depuis 2019 :

  • Une évolution de l’âge des femmes prises en charge pour une ponction d’ovocytes en vue d’une ICSI : la proportion de femmes de moins de 30 ans a diminué passant de 17,8% à 16,5% (- 1,6 points ; 19% en 2018) et celle des femmes de plus de 37 ans a légèrement augmenté passant de 27,8% à 28,6% (+ 0,8 points, tableau AMP16). Les chances de réussite de l’AMP diminuant avec l’âge, ces évolutions impactent les résultats (tableau AMP23).
  • Une augmentation des ponctions suivies de la congélation de la totalité de la cohorte embryonnaire transférable ou congelable (freeze-all), stratégie de congélation recommandée afin de réduire les risques d’hyperstimulation ; ces freeze-all embryonnaires représentaient 24 % des ponctions en 2022 contre 14,5 % en 2019 (tableau AMP17). Globalement la congélation d’embryons est en progression (30,6% en 2020 contre 26,5% en 2019, tableau AMP21) en considération de la stratégie de transfert mono-embryonnaire.
  • Une augmentation des transferts mono-embryonnaires, passant de 59,7% en 2019 à 71,1% des transferts en 2022 (tableau AMP20), qui a contribué à diminuer le taux de grossesses multiples (6,5% en 2022 contre 9,4% en 2018, tableau AMP17).
  • Une diminution des taux de transfert par ponction (hors freeze-all) étroitement liée à la pratique croissante de la culture prolongée (73,7% en 2022 contre 77,9% en 2019, tableau AMP17). Ainsi, l’augmentation des transferts de blastocystes contribue à une amélioration des taux d’implantation (23,8% en 2022 contre 22,6% en 2019, tableau AMP21). Néanmoins, cette stratégie n’a pas modifié les taux d’accouchements par transfert qui sont restés stables (25,2% en 2022, 25,5 % en 2019).

Les tentatives d’ICSI de 2022 réalisées en intraconjugal en vue d’un transfert immédiat d’embryon (n=20 931) ont permis à la naissance de 5 459 enfants (figure AMP13, tableau AMP22).

 

Figure AMP13. ICSI en intraconjugal : ponctions, transferts, grossesses, accouchements et enfants nés vivants de 2019 à 2022
Tableau AMP16. ICSI en intraconjugal : répartition de l'âge des femmes à la ponction de 2019 à 2022
Tableau AMP17. ICSI en intraconjugal : grossesses, issues de grossesses et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP18. ICSI avec spermatozoïdes éjaculés en intraconjugal : grossesses, issues de grossesses et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP19. ICSI avec spermatozoïdes recueillis par voie chirurgicale en intraconjugal : grossesses, issues de grossesses et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP20. ICSI en intraconjugal : nombre d'embryons transférés, réductions embryonnaires et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP21. ICSI en intraconjugal : ovocytes et embryons de 2019 à 2022
Tableau AMP22. ICSI en intraconjugal : issues d'accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP23. ICSI en intraconjugal : taux d'accouchements par ponction de 2022 selon l'âge des femmes à la ponction

Cette partie présente des indicateurs sur les tentatives de fécondation in vitro réalisées à partir de cohorte d’ovocytes réchauffés pendant la prise en charge en AMP, quelle que soit l’indication de la vitrification des ovocytes et le moment auquel ils ont été vitrifiés.

Les tentatives utilisant un cumul à la fois d’ovocytes réchauffés et d’ovocytes frais ne sont pas comptabilisées.

Les résultats de la technique de vitrification ovocytaire sont en progression par rapport aux années antérieures. Au cours de l’année 2022, 723 tentatives réalisées en intraconjugal après utilisation d’ovocytes réchauffés ont permis la naissance de 97 enfants (tableau AMP24).

Le taux d’implantation par embryon transféré se consolide (19,2% en 2022 vs 10,9% en 2018, 15% en 2019) mais reste inférieur à celui des embryons obtenus à partir d’ovocytes frais et la possibilité d’un transfert n’est pas garantie, seules 72,2% des tentatives de décongélations ovocytaires aboutissent à la réalisation du transfert d’au moins un embryon avec une moyenne d’ovocytes décongelés de 6,4 par tentative (tableau AMP27, tableau AMP25).

L’indicateur « accouchement par décongélation » est à 13,7% en 2022 et suit au cours des dernières années des variations à la marge : 14,5% en 2019, 11,3% en 2020 et 14,2% en 2021.

La maitrise des deux temps de la technique : vitrification puis réchauffement parfois des années après, qui interviennent tous deux sur le taux de succès complique l’analyse de l’amélioration de la technique. 

Cette information sur le taux actuel de succès a toute sa place dans le conseil à formuler lors du parcours de soin proposant une autoconservation d’ovocytes. Il manque certes encore des précisions corrélant les taux de grossesse avec le nombre d’ovocytes décongelés et l’âge à la congélation pour une information plus complète sur les chances de naissance aux patientes candidates. Cette analyse plus fine sera possible avec de plus grands effectifs.

Comme observé lors de l’utilisation des ovocytes frais, la stratégie de transfert des embryons obtenus à partir d’ovocytes réchauffés confirme l’augmentation du transfert d’un seul embryon 65,9% en 2022 versus 45,9% en 2019 (tableau AMP26), ce taux reste inférieur que pour les techniques « plus maîtrisées » 78,5% en FIV et 71% en ICSI.

 

Tableau AMP24. AMP en intraconjugal avec ovocytes décongelés : décongélations, transferts, grossesses, accouchements et enfants nés vivants de 2019 à 2022
Tableau AMP25. AMP en intraconjugal avec ovocytes décongelés : grossesses, issues de grossesses et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP26. AMP en intraconjugal avec ovocytes décongelés : nombre d'embryons transférés, réductions embryonnaires et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP27. AMP en intraconjugal avec ovocytes décongelés : embryons de 2019 à 2022
Tableau AMP28. AMP en intraconjugal avec ovocytes décongelés : issues d'accouchements de 2019 à 2022

Dans la suite logique du recours plus important aux stratégies de transfert électif d’un seul embryon afin de limiter les risques liés aux grossesses multiples ou de transfert différé (freeze all) pour réduire les conséquences de l’hyperstimulation ovarienne sur le début de la grossesse, le nombre de décongélations en vue de transfert d’embryons congelés issus des gamètes du couple continue d’augmenter (51 595 en 2022 versus 44 546 en 2019), exception faite pour l’année 2020 (36 405 en relation avec la crise sanitaire) (Figure AMP14).

Le taux de transfert d’embryons par décongélation est stable à 98% en 2022 (tableau AMP29). Avec une maîtrise de la technique de vitrification quasi exclusivement utilisée et un taux de survie à 92,9% (tableau AMP31).

Les taux d’accouchement par cycle de décongélation continuent d’augmenter 23,1% en 2022 probablement en lien avec la pratique de la culture prolongée (80,5% des TEC en 2022 versus 66,1% en 2018, tableau AMP80) et à la sélection des bonnes répondeuses, pour lesquelles le recours au transfert différé après congélation de toute la cohorte fait partie des bonnes pratiques.

L’analyse des protocoles de préparation endométriale n’est pas possible en exhaustivité, avec un probable impact sur les taux d’accouchement, le taux des arrêts précoces du développement embryonnaire continue de diminuer 11,7% en 2022 versus 13,7 en 2019 (tableau AMP29).

La stratégie de transfert unique est majoritaire : Le transfert mono embryonnaire représente 88,9% des transferts d’embryons congelés de 2022 (tableau AMP30), et le taux de grossesses multiples est inférieur à 5% (tableau AMP29).

Les décongélations d’embryons en vue de TEC réalisées en intraconjugal en 2022 ont permis la naissance de 12 131 enfants (figure AMP29) soit 59% des naissances en techniques de FIV intraconjugale avec ou sans micro injection (tableau AMP1).

Figure AMP14. TEC en intraconjugal : décongélations, transferts, grossesses, accouchements et enfants nés vivants de 2019 à 2022
Tableau AMP29. TEC en intraconjugal : grossesses, issues de grossesses et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP30. TEC en intraconjugal : nombre d'embryons transférés, réductions embryonnaires et accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP31. TEC en intraconjugal : embryons de 2019 à 2022
Tableau AMP32. TEC en intraconjugal : issues d'accouchements de 2019 à 2022
Tableau AMP33. TEC en intraconjugal : issues d'accouchements de 2019 à 2022