Assistance médicale à la procréation Conservation médicale des gamètes, des embryons et tissus germinaux pour raison médicale

Toute personne dont la prise en charge médicale est susceptible d'altérer la fertilité ou dont la fertilité risque d'être prématurément altérée peut bénéficier du recueil ou du prélèvement et de la conservation de ses gamètes ou de ses tissus germinaux. L’objectif de cette conservation est de permettre la réalisation ultérieure, d'une assistance médicale à la procréation, en vue de la préservation ou de la restauration de sa fertilité ou en vue du rétablissement d'une fonction hormonale[19]. La greffe de tissus germinaux est rendue possible, en dehors d’un protocole de recherche clinique. Elle a 2 finalités : la restauration de la fonction hormonale et la restauration de la fertilité. A date, seule la technique de greffe ovarienne existe.

Ces activités[20] sont réalisées dans des centres clinico-biologiques d’AMP spécifiquement autorisés (56 centres ont réalisé des conservations de spermatozoïdes, 52 d’ovocytes, 21 de tissus testiculaires et 34 de tissus ovariens).

Elles sont décrites à partir des données figurant dans les rapports annuels d’activité de données agrégées de ces centres (cf. Matériel et méthodes ).

Recueil, prélèvement et conservation : en hausse de 21% par rapport à 2021 et de 55% par rapport à 2019[21]

Au total, au 31 décembre 2022, 109 303 patients[22] disposaient de gamètes ou de tissus germinaux conservés. Les principaux résultats de 2022 sont les suivants :

  • Spermatozoïdes : augmentation de 18 % de l’activité de conservation de spermatozoïdes, par rapport à 2021 (et de 55 % par rapport à 2019) et augmentation de 40 % de leur utilisation. 319 enfants sont nés en 2022. Le recueil et la conservation des spermatozoïdes avant une vasectomie est déclarée par les centres dans la catégorie « autoconservation pour raison médicale » par certains et « autoconservation pour raison non médicale » par d’autres. Au regard du grand nombre de vasectomies réalisées chaque année (30 288 vasectomies en 2022, source Assurance maladie), on peut supposer qu’une grande partie des conservations de spermatozoïdes le sont pour cette indication. Cela pourrait expliquer l’écart du nombre de conservations entre hommes et femmes (2 fois plus de conservations de spermatozoïdes que d’ovocytes pour raison médicale).
  • Tissus testiculaires : stabilité du nombre de conservations (149 patients)
  • Ovocytes : Augmentation de 30 % de l’activité de conservation des ovocytes (et de 66 % par rapport à 2019) et augmentation de 50 % de l’utilisation des ovocytes par rapport à 2021 (multiplié par 3 par rapport à 2019). 65 enfants sont nés en 2022
  • Tissus ovariens : stabilité des conservations (358), 37 greffes réalisées (contre 27 en 2021) et 12 enfants nés en 2022

Utilisation des gamètes : en hausse de 42% par rapport à 2021 et de 95% par rapport à 2019[23]

L’utilisation des gamètes et/ou des tissus germinaux conservés pour raison médicale reste quantitativement limitée en 2022 (tableaux AMP68, AMP69 et AMP72). En effet,

  • Certains patients, encore très jeunes, ne sont pas encore en situation de faire une demande de restauration de la fertilité, d’autres n’ont pas encore de projet parental.
  • Les techniques de préservation et de restauration de la fertilité ne sont pas toutes stabilisées, d’autres techniques sont encore expérimentales, sans application clinique possible à ce jour (tissu testiculaire chez le garçon pré-pubère).
  • Dans certains cas, la fertilité n’a pas été altérée par la pathologie et ses traitements et il n’est pas nécessaire de recourir à l’utilisation des gamètes préalablement conservés.

Certaines informations ne sont pas connues :

  • Les raisons médicales ayant mené au recueil, au prélèvement et à la conservation des gamètes et tissus germinaux (manque d’exhaustivité pour les indications féminines et parce qu’elles n’étaient pas encore colligées pour les indications masculines)
  • La finalité de la greffe de tissu ovarien (restauration de la fonction hormonale et la restauration de la fertilité).

[19] Article L.2141-11 du Code de la santé publique

[20] Le terme de « préservation de la fertilité » a été volontairement supprimé du présent rapport, car il ne décrivait pas suffisamment les techniques réalisées et il laissait entendre qu’il y aurait une garantie de succès, ce qui n’est pas le cas.

[21] Toutes activités confondues : gamètes et tissus germinaux

[22] Ce nombre surestime le nombre de patients : un patient qui bénéficie d’une conservation de gamètes, de tissus germinaux et/ ou des embryons sera comptabilisé deux fois.

[23] Toutes activités confondues : gamètes et tissus germinaux

Tableau AMP68. Autoconservation médicale : conservation de gamètes et de tissus germinaux en 2022

Conservation et utilisation de spermatozoïdes

Tableau AMP69. Conservation et utilisation en AMP de spermatozoïdes conservés dans le cadre de la préservation de la fertilité

Conservation et utilisation d'ovocytes

Tableau AMP70. Conservation et utilisation en AMP d'ovocytes conservés dans le cadre de la préservation de la fertilité

Conservation et utilisation d'embryons

Tableau AMP71. Conservation et utilisation en AMP d'embryons conservés dans le cadre de la préservation de la fertilité

Conservation autologue de tissus testiculaires

Tableau AMP72. Conservation autologue de tissus testiculaires en vue de préserver la fertilité de 2019 à 2022

Conservation autologue de tissus ovocytaires

Tableau AMP73. Conservation autologue de tissus ovariens en vue de préserver la fertilité de 2019 à 2022